jeudi 26 janvier 2012

Un dernier tour Courbet

Après une magnifique manip sur les cormorans à la pointe Suzanne, je rentre une journée sur base pour préparer mon 4ème et dernier tour Courbet. Jusqu’à la dernière journée, nous n'étions que 3 alors que cette manip nécessite 2 équipes de 2 ; difficile de trouver un manipeur pour ce genre de manip effrayante pour de nombreuses personnes trop peu sures de pouvoir tenir le rythme. Dommage, ils ratent quelque chose d'incroyable.
Dans les successeurs, c'est Maxime qui m'accompagne dans ce tour Courbet "passation" durant lequel il découvre la côte de Cotter à Ratmanoff dans le même temps où je lui dis adieu. Pour les manipeurs, Antoine BCR ressigne après avoir déjà fais le tour Courbet d'octobre, et le dernier tant attendu est finalement un des 2 artistes envoyés par les TAAF sur Kerguelen, Claudie (enfin c'est comme ça que ça se prononce mais ça s'écrit avec des k et des j). C'est un photographe.

La météo du mois de décembre à été très généreuse, le soleil quasi omniprésent, il parait donc logique que météo-france nous annonce du vent de la pluie pour le jour de notre départ, fallait bien que la météo redevienne normale. Au final, on s'en est pas mal tiré, un peu de vent, pas trop de pluie et une météo de mieux en mieux au fil des jours.

L'objectif de la manip est simple : dénombrer tous les pups (jeunes otaries de l'année) et prendre les points GPS de tous les nids d'Albatros hurleur (en contrôlant les bagues) sur toute la péninsule Courbet Est, de l'anse Betsy à PAF. Ce qui représente quelques 5000 pups et environ 350 nids d'albatros. Le comptage des pups parait risible face au 51 000 éléphants dénombrés en octobre mais ils sont petits, partout et planqués, ce qui rend le comptage beaucoup plus délicat que de dénombrer des masses de graisses entassées sur la plage à touche-touche.

Les paysages sont toujours aussi incroyables et changent à chaque saison, et la marche est devenu une formalité avec le temps qui passe.
J'ai voulu profiter de ce tour Courbet en voyageant léger, donc pas de photos pour illustrer cette manip.

A bientôt,
Tom

mardi 17 janvier 2012

Pointe Suzanne

La Curieuse mouille devant PAF

La pointe Suzanne

...et ses colonies de Cormorans de Ker



Pups (otarie de l'année) et sa mère



Le Pups qui était amoureux d'un chou...




Les pups sont de véritables petites boules de nerf, qui grognent plus que les adultes et n'hésitent pas à attaquer du haut de leur 8kg tout mouillés. Mais c'est vraiment une bestiole adorable. En me couchant dans la cotula à coté de 2 plutôt cool, j'ai eu droit a un bisou sur le bout du nez avant qu'il se rende compte que j'étais pas sa mère. Celui en photo amoureux de son chou m'a aussi occupé une bonne demi heure à le regarder faire et m'a touché les doigts du bout de sa truffe humide. Les harems d'otarie sont des spectacles permanents.

à Bientôt,
Tom

vendredi 6 janvier 2012

Un soir à Mayes

Je vous fais partager le courrier postal reçu de Tom hier, toute une ambiance décrite sur quelques pages arrachées à un carnet de terrain...

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Mayes, le 06/01/2012

Salut,

Je t'écris depuis le paradis des oiseaux, l'ile où "le sol chante".

Il est 22h25, il est facile de savoir qu'il fait nuit noire dehors depuis pas si longtemps que ça puisque le Prion de Belcher qui niche sous la cabane ne vient que juste de commencer à chanter. D'ailleurs, ça énerve le petit poussin de l'autre Prion qui y niche. Ces poussins de Belcher sont juste éclos mais thermiquement déjà autonomes au fond de leur terrier et couverts d'un épais duvet gris. Le petit poussin sous la cabane est donc déjà seul. Il a reçu la visite de papa ou maman hier, nous avons pu les entendre se retrouver. Il ne suffisait plus qu'a imaginer le nourrissage et quelques minutes plus tard, l'adulte était déjà reparti "faire le plein".

Si je sors dehors, je peux entendre le ballet incessant des pétrels à tête blanche, toujours nombreux, toujours bruyants mais volant assez haut, ce qui les rend invisible à la frontale, ou presque.

Les Pétrels bleu ont eu la joie de voir éclore leurs poussins il y a quelques semaines maintenant (2 ou 3), ils enchainement donc les aller-retour pour nourrir, mais ils sont plutôt silencieux à cette saison. Ils enchainent les voyages courts de quelques jours où ils pêchent au large de Ker et les voyages longs où ils descendent jusqu'à l'Antarctique où la nourriture abonde. Sur les dizaines, les centaines d'oiseaux que l'ont voit défiler dans le faisceau des frontales, il est impossible de distinguer les non-reproducteurs, les arrivants des eaux subantarctiques ou ceux venant de la lointaine Antarctique ! Ça me fait rêver de voir tous ces piafs qui parcourent des milliers de kilomètres comme on va acheter du pain sur le trottoir d'en face.

J'entends aussi les Plon-plon, plutôt discrets à cette saison eux aussi. Ils sont sur œufs pour la plupart. Peut-être y a-t-il les premiers poussins ? En tant que Pétrel sédentaire, la reproduction est assez synchrone.

Il parait qu'il est rare à Mayes, pourtant je l'entends tout les soirs et j'ai même trouvé un terrier où il niche devant la cabane :le Jojo, ou Pétrel-plongeur de Géorgie du Sud. il ressemble beaucoup au Plon-plon mais préfère les milieux plus sec (ils sont nombreux sur l'île verte) et chante différemment.

Les océanites se font entendre aussi, enfin surtout la Wilson qui pousse son chant grinçant depuis les failles rochers. La ventre noir est aussi sur œuf à cette saison mais elle est moins courante et plus discrète. La croupion gris, elle, est un peu plus précoce, probablement sur poussin.

Si au dessus de la cabane les fuligineux à dos clair sont silencieux la nuit, on peut y entendre les Pétrels à menton blanc, qui comme toi, s'intéressent de près aux bateaux de pêche.

Les Skuas sont un peu partout, attendant qu'un pétrel se pose à coté d'eux. Le pétrel venait pour nourrir son poussin et finalement il va nourrir un poussin de Skua !

On entend souvent les prions qui poussent des cris durant les quelques secondes où le skua leur broie les cervicales d'un coup de bec. Cruelle Nature !

J'espère t'avoir fait partager un court instant sur l'ile de Mayes.


A très bientôt,
Tom
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jeudi 5 janvier 2012

Mayes en janvier...


Océanite de Wilson... maintenant baguée. C'est le plus petit oiseau de Ker ; grosse comme une Hirondelle de fenêtre, elle a aussi un vol semblable qui la conduit pendant l'hiver austral jusque dans l'hémisphère nord ! Elle croise donc couramment dans le golfe de Gascogne et au large d'Ouessant en aout/septembre.

Un chou de Mayes que j'aime bien, bien fourni, en bonne santé, seul au milieu de nulle part avec une belle vue sur le pouce de Ronarc'h.

Panoramas de Mayes