Voila, enfin, ca y est, c'est fini !
Les derniers jours furent longs et ennuyeux.
demain matin lorsque le soleil se lèvera (après moi), l’île de la
réunion sera juste la devant nous. Nous devrions arriver dans le port
vers 8h00.
Niveau piaf, la journée fut décevante, j'ai passé beaucoup de temps a
scruter l'horizon aujourd'hui presque en vain. Presque, en effet,
puisqu'un labbe est passé très rapidement, j'ai eu le temps de faire une
piètre photo qui m'a confirmé l'idée du labbe. Malheureusement, pas
possible de savoir si c'est un pomarin ou un arctique [=parasite], même si le
pomarin est beaucoup plus répandu dans le coin. Je n'avais jamais vu ni
l'un ni l'autre, c'était un immature, à contre jour, a plus de 100m, en
passage rapide... pas facile.
Seul fait marquant de cette dernière semaine en eaux trop chaudes pour les oiseaux pélagiques : un Fou masqué.
L'aventure est donc presque finie, presque parce-que les 15 prochains jour vont permettre maintenant de découvrir un peu la Réunion... et ses oiseaux évidemment !
A bientot,
Tom
samedi 10 mars 2012
lundi 5 mars 2012
Marion, jour 11
Il est des endroits de l'océan indien ou il n'y a pas un seul oiseau. On y est.
Après un pic au nord ouest, pour récupérer une bouée hydrophone, qui
nous a donné un aperçu de la chaleur et de la température de l'eau au
31°S. On redescend au 35° vers un point pour prélèvement d'eau puis on
reprend une route "normale" ou presque direction la Réunion pour
s'enfoncer dans la fournaise de la région tropicale.
Sinon, il ne se passe rien au milieu de nul part.
Sinon, il ne se passe rien au milieu de nul part.
A bientôt,
Tom
samedi 3 mars 2012
Marion, jour 9 : Saint-Paul et Amsterdam
La journée d'hier fut belle.
Comme annoncé, à 6h du matin nous étions devant l'ile Saint Paul. On regarde l'entrée du cratère se découvrir doucement à notre vue lorsque le Marion tourne autour de l'ile. Tout le monde est sur le pont, on profite du spectacle. On repense inévitablement à l'histoire des pêcheries de cette ile, aux hommes et aux femmes qui sont morts ici.
L'ile est minuscule, plus haute que je ne l'imaginais, le cratère en revanche, plus petit. Elle est posé là au milieu de nulle part comme une petite ile du Golfe du Morbihan perdue toute seule dans l'immensité de l'océan. On devine a peine la silouhette d'Amsterdam, plus au nord.
Niveau piaf, un Albatros timide vient passer pres du bateau, puis de nombreux Albatros à bec jaune. Le premier Puffin à pied pâle est enfin observé, plusieurs nous ont suivis entre les 2 iles. Deux skuas habitants de l'ile sont venus survoler le Marion, les nombreuses Sternes antarctiques n'ont même pas tourné la tête.
On peux voir de nombreux petits points blancs au dessus de la cabane, on sait que c'est des Gorfous sauteurs subtropicaux, mais on peut pas vraiment dire qu'on les voit !
Quelques prions passent entre le cratere et le bateau, impossible de savoir s'il s'agit du Prion de Saint paul, mais bon, on y pense quand même !
Coté mammifère marin, on peut voir et entendre les nombreuses otaries d'ams de part et d'autres de l'entrée du cratère.
Plusieurs souffles ont été vus et non identifiés malgré l'absence de vent, jamais les animaux.
Apres quelques instants devant Saint Paul, le commandant nous annonce qu'il est temps de filer sur Amsterdam. 4 heures sont necessaires pour rallier les 2 iles. La météo est bonne, il est prévu que l'on descende.
Arrivée sur l'ile par les falaises d'Entrecasteaux et son immense colonie d'Albatros à bec jaune (env. 20 000 couples). Impressionnant.
Puis découverte de la petite base colorée. Un albatros d'Amsterdam daigne enfin venir faire le tour du bateau lorsque le Marion se met en place pour maintenir le stationnaire. Ca fais quelque chose de pouvoir observer un des 200 individus de cette espece endémique !
Le zodiack est mis a l'eau et on débarque sur la cale vers 11h.
Avec une météo caniculaire, la base a des allures de village vacances.
Plein de végétation partout, des arbres, des fleurs, des sauterelles,
des papillons et j'en passe. La liste des especes introduites est
infinie.
J'en avais presque oublié la présence d'une petite population d'Astrild ondulé : j'ai enfin revu un passereau, qui pèse moins de 2kg, qui fait "piou piou", qui s'envole quand on est trop près et qui se pose dans les arbres ! J'adore.
Autour de la base, la végétation est luxuriante, haute, verte et très diversifiée. Difficile de se rendre compte d'où est réellement.
J'en avais presque oublié la présence d'une petite population d'Astrild ondulé : j'ai enfin revu un passereau, qui pèse moins de 2kg, qui fait "piou piou", qui s'envole quand on est trop près et qui se pose dans les arbres ! J'adore.
Autour de la base, la végétation est luxuriante, haute, verte et très diversifiée. Difficile de se rendre compte d'où est réellement.
On retrouve Ben, qu'on a abandonné à Ker 15 mois plus tôt, il nous a fais visiter un des sites où il a passé le plus de temps sur les otaries d'ams : la mare aux éléphants.
Lorsqu'on est arrivés dans les rochers de ce pays d'otaries, on a pu voir passer une des familles d'orques habitués des lieux. On voyait les ailerons, mais ils sont restés lointains. Ils sont repassés plus tard, toujours loin, malheureusement.
Apres le repas, une visite des jardins et une dernière obs des astrild il est deja temps de remonter à bord du marion. Les malgaches et quelques pêcheurs irréductibles ont passés leur journée à pêcher depuis le pont du Marion : thon jaune, fausse morue, cabot de fond, barracouda, bleu, etc. J'ai pu m'y essayer, c'est amusant mais les poissons sont tellement nombreux que c'est pas vraiment interessant. Certains dépassent allègrement les 5 kilos.
Et voila, il est déjà tant de partir. La 2eme partie du voyage sera différente, certes on vivra en tee-shirt et prendra l'apéro dehors mais on peut faire une croix sur les oiseaux, beaucoup moins nombreux maintenant dans des eaux dépassant deja les 20° (contre 7° a ker)...
A bientôt,
Tom
mercredi 29 février 2012
Marion, jour 6
Bonjour,
Ce matin, nous sommes vers 42° 50' S, nous devions récupérer une bouée hydrophone en place à 1000 mètres de profondeur entre 2 eaux, qui enregistre les sons produits par les tremblements de terre, éruptions sous marine et cris de baleine. Mais la mer n'était pas très bonne, donc on a filé au nord pour faire un prélèvement d'eau, on y est actuellement, et on retourne chercher la bouée après. Les demi-tour sont un peu lassant, heureusement, si on regarde pas les écrans, on s'en rend pas vraiment compte.
En remontant (nous sommes redescendus à 45° hier) nous avons retrouvé quelques (trop rares) Puffins fuligineux. J'attends toujours impatiemment les nouvelles espèces, mais vu qu'aujourd'hui on ne va faire 2 autre fois le même trajet que ce qu'on a fait entre 6 et 9h, les piafs risquent de pas trop être différent. Les alba fuligineux à dos sombre égayent les obs par leur présence.
Ce matin, nous sommes vers 42° 50' S, nous devions récupérer une bouée hydrophone en place à 1000 mètres de profondeur entre 2 eaux, qui enregistre les sons produits par les tremblements de terre, éruptions sous marine et cris de baleine. Mais la mer n'était pas très bonne, donc on a filé au nord pour faire un prélèvement d'eau, on y est actuellement, et on retourne chercher la bouée après. Les demi-tour sont un peu lassant, heureusement, si on regarde pas les écrans, on s'en rend pas vraiment compte.
En remontant (nous sommes redescendus à 45° hier) nous avons retrouvé quelques (trop rares) Puffins fuligineux. J'attends toujours impatiemment les nouvelles espèces, mais vu qu'aujourd'hui on ne va faire 2 autre fois le même trajet que ce qu'on a fait entre 6 et 9h, les piafs risquent de pas trop être différent. Les alba fuligineux à dos sombre égayent les obs par leur présence.
Grand Albatros suivant le bateau
La salle de sport (une cale vide) est fermée pour travaux, c'est le seul moyen de se défouler un peu, ça risque de manquer. Les températures extérieures commencent à être supportables, il fera très bientôt trop chaud.
...
Eh bah voila on a fait nos aller retour, on a prélevé notre eau, on a pêché une bouée (c'était cool ça, la prochaine je ferais des photos) et là on remonte 3000 mètres de câble, puis on déroule pareil pour mettre une autre bouée et on dégage sur St-Paul puis Ams dans la nuit. On entend parler qu'on pourrait passer au large de St Paul de nuit et donc ne pas voir cette ile là, ça serait vraiment dommage. Ams est prévu le 2, enfin si ça change pas d'ici la.
Journée Off pour les comptages entre les stationnaires et les aller-retour, on en a fait que 2, celui de 7h et celui de 8h. Rien de nouveau.
Petite obs sympathique quand même, un pétrel soyeux forme sombre très près du cul du bateau, qui tournoie gentiment devant moi pour me permettre de le regarder en long en large et en travers et d'analyser toute les subtilités de cette forme sombre, pas si rare, et qui nous donne du fil à retordre pour les observations.
J'ai hâte d'être à la journée de demain qui va nous offrir de nouveaux oiseaux et probablement nombreux puisqu'on se rapproche d'Ams et ses Albatros a bec jaune. Je serais levé avant le soleil.
A bientôt,
Tom
...
Eh bah voila on a fait nos aller retour, on a prélevé notre eau, on a pêché une bouée (c'était cool ça, la prochaine je ferais des photos) et là on remonte 3000 mètres de câble, puis on déroule pareil pour mettre une autre bouée et on dégage sur St-Paul puis Ams dans la nuit. On entend parler qu'on pourrait passer au large de St Paul de nuit et donc ne pas voir cette ile là, ça serait vraiment dommage. Ams est prévu le 2, enfin si ça change pas d'ici la.
Journée Off pour les comptages entre les stationnaires et les aller-retour, on en a fait que 2, celui de 7h et celui de 8h. Rien de nouveau.
Petite obs sympathique quand même, un pétrel soyeux forme sombre très près du cul du bateau, qui tournoie gentiment devant moi pour me permettre de le regarder en long en large et en travers et d'analyser toute les subtilités de cette forme sombre, pas si rare, et qui nous donne du fil à retordre pour les observations.
J'ai hâte d'être à la journée de demain qui va nous offrir de nouveaux oiseaux et probablement nombreux puisqu'on se rapproche d'Ams et ses Albatros a bec jaune. Je serais levé avant le soleil.
A bientôt,
Tom
mardi 28 février 2012
Marion, jour 5
Bonjour,
Les jours se suivent, on fait des rond dans l'eau, des demi tour sans même s'en rendre compte, un carottage par ci, un prélèvement d'eau par la, des mesures magnétiques, etc.
Hier, l'eau a franchi la barre des 15° de température et nous avons passé le 43° S. Nous avons pu observer 3 nouvelles espèces (mais pas de coche) : 2 juvéniles d'Albatros timide (T. cauta cauta) ont suivis le Marion une paire d'heures, un Albatros à bec jaune (très nombreux a Ams) s'est posé pour regarder passer le Marion avant de disparaitre (je l'ai pas vu) et les Puffins fuligineux ont été présents quasiment toute la journée.
Je sais pas notre direction actuellement, mais si on continue a monter, aujourd'hui devraient apparaitre les Puffins à pieds pâles (ça c'est une future coche) et les Petits puffins. Et pourquoi pas l'Océanite à ventre blanc (re-coche) aussi et des Albatros a bec jaune en plus grand nombre.
Pour l'instant (11h30) rien autour du Marion, et derrière une petites dizaines de Pétrels a menton blanc, 2 Pétrels soyeux et 2 Grands albatros. Nous ne reverrons plus les sourcils noirs :-(
Mis a part ces observations ornithologiques, cette campagne océano est aussi l'occasion de papoter avec les scientifiques du bord, jouer au badminton et au volley dans la cale et prendre le temps de vivre avec un retour à une hygiène de vie correcte (bon repas, bon pinard, bon fromage, bon café, douche chaque matin).
Nous allons bientôt arriver sous les belles latitudes ensoleillés qui nous permettra d’être dehors à longueur de journée et redonner un peu de couleur à ma peau fatigué d’être couverte de polaire depuis quelques temps.
A bientôt,
Tom
Les jours se suivent, on fait des rond dans l'eau, des demi tour sans même s'en rendre compte, un carottage par ci, un prélèvement d'eau par la, des mesures magnétiques, etc.
Hier, l'eau a franchi la barre des 15° de température et nous avons passé le 43° S. Nous avons pu observer 3 nouvelles espèces (mais pas de coche) : 2 juvéniles d'Albatros timide (T. cauta cauta) ont suivis le Marion une paire d'heures, un Albatros à bec jaune (très nombreux a Ams) s'est posé pour regarder passer le Marion avant de disparaitre (je l'ai pas vu) et les Puffins fuligineux ont été présents quasiment toute la journée.
Je sais pas notre direction actuellement, mais si on continue a monter, aujourd'hui devraient apparaitre les Puffins à pieds pâles (ça c'est une future coche) et les Petits puffins. Et pourquoi pas l'Océanite à ventre blanc (re-coche) aussi et des Albatros a bec jaune en plus grand nombre.
Pour l'instant (11h30) rien autour du Marion, et derrière une petites dizaines de Pétrels a menton blanc, 2 Pétrels soyeux et 2 Grands albatros. Nous ne reverrons plus les sourcils noirs :-(
Mis a part ces observations ornithologiques, cette campagne océano est aussi l'occasion de papoter avec les scientifiques du bord, jouer au badminton et au volley dans la cale et prendre le temps de vivre avec un retour à une hygiène de vie correcte (bon repas, bon pinard, bon fromage, bon café, douche chaque matin).
Nous allons bientôt arriver sous les belles latitudes ensoleillés qui nous permettra d’être dehors à longueur de journée et redonner un peu de couleur à ma peau fatigué d’être couverte de polaire depuis quelques temps.
A bientôt,
Tom
dimanche 26 février 2012
Marion, jour 3
Bonjour,
Ce matin le soleil s'est levé au milieu de l'océan calme, comme si rien ne c'était passé hier.
On remonte vers le nord, et ça se ressent : les albatros se raréfient et la température de l'eau augmente. Pourtant, nous ne sommes pas encore trop loin de Ker. Aucune nouvelle espèce n'a encore été observé.
A l'heure actuelle (sous réserve que ça n'ait pas changé la dernière heure) nous sommes en prospection pour faire un carottage au Nord de Ker. Le programme change vraiment tout le temps, je comprends pas comment ils s'organisent.
Le temps passe doucement, beaucoup tournent déjà en rond, ne sachant pas quoi faire. Chacun s'occupe à sa manière, lecture, sport, sieste. Moi je passe le plus clair de mon temps en passerelle observer les albatros qui nous tournent autour, regarder l'horizon et me frustrer en observant 1 pétrel non identifié toutes les 3 heures.
J'ai trouvé de la lecture dans la bibliothèque du Marion : "Les oies cendrées" de Konrad Lorenz. C'est bien l'éthologie me change de l'ornithologie ;-)
A bientôt,
Tom
Ce matin le soleil s'est levé au milieu de l'océan calme, comme si rien ne c'était passé hier.
On remonte vers le nord, et ça se ressent : les albatros se raréfient et la température de l'eau augmente. Pourtant, nous ne sommes pas encore trop loin de Ker. Aucune nouvelle espèce n'a encore été observé.
A l'heure actuelle (sous réserve que ça n'ait pas changé la dernière heure) nous sommes en prospection pour faire un carottage au Nord de Ker. Le programme change vraiment tout le temps, je comprends pas comment ils s'organisent.
Le temps passe doucement, beaucoup tournent déjà en rond, ne sachant pas quoi faire. Chacun s'occupe à sa manière, lecture, sport, sieste. Moi je passe le plus clair de mon temps en passerelle observer les albatros qui nous tournent autour, regarder l'horizon et me frustrer en observant 1 pétrel non identifié toutes les 3 heures.
J'ai trouvé de la lecture dans la bibliothèque du Marion : "Les oies cendrées" de Konrad Lorenz. C'est bien l'éthologie me change de l'ornithologie ;-)
A bientôt,
Tom
samedi 25 février 2012
Marion, jour 2
Bonjour,
Aujourd'hui la mer a gonflée un peu, les derniers résistants au mal de mer sont tombés au combat... mais moi ça va !
Ce matin, j'ai pris les premiers tours de comptages (de 6h à 9h), le vent soufflait a 45 nœuds, la mer commençaient a se former, les oiseaux étaient très nombreux. Probablement du fait que nous n'étions pas très loin des iles nuageuses.
Au fur et a mesure que les heures défilent, le vent s'intensifie pour atteindre un maximum de 68 nœuds (126 km/h) en rafale vers 10h. La mer est alors a l'image des 40eme, lissée par le vent violent, et la houle régulière nous offre le spectacle de creux de 6 mètres !!
Nous avançons à vitesse très lente (moins de 5 noeuds) dans cette mer bien formée, ce qui permet aux nombreux oiseaux (surtout des Albatros a sourcils noirs) de nous rejoindre facilement et de se poser à coté de nous en formant régulièrement des radeaux de 50 à 100 individus étalés sur les flancs du Marion comme le ferait les spectateurs du tour de France. Les pétrel a menton blanc offrent le même spectacle, les Albatros hurleurs, moins nombreux jouent également le jeu. Il faut rajouter au tableau les oiseaux plus "de passage" du type prion, Pétrel soyeux, Pétrel gris, Albatros a tete grise et autre océanites. Que du bonheur, c'est magnifique.
Ce spectacle me permet de m'évader un peu de l'idée de ne plus voir kerguelen, même si je ne m'en rend pas vraiment compte.
Actuellement (17h), le vent s'est calmé (35 nœuds), la houle est un peu folle et irrégulière, ce qui nous a offert 20° de gite tout l'heure, là c'est beaucoup plus calme. C'est pas beaucoup nous disent les marins, mais tout même assez pour faire tomber les cartes et les clavier d'ordi de la passerelle. Ça rend également les déplacements délicats.
A bientôt,
Tom
Aujourd'hui la mer a gonflée un peu, les derniers résistants au mal de mer sont tombés au combat... mais moi ça va !
Ce matin, j'ai pris les premiers tours de comptages (de 6h à 9h), le vent soufflait a 45 nœuds, la mer commençaient a se former, les oiseaux étaient très nombreux. Probablement du fait que nous n'étions pas très loin des iles nuageuses.
Au fur et a mesure que les heures défilent, le vent s'intensifie pour atteindre un maximum de 68 nœuds (126 km/h) en rafale vers 10h. La mer est alors a l'image des 40eme, lissée par le vent violent, et la houle régulière nous offre le spectacle de creux de 6 mètres !!
Nous avançons à vitesse très lente (moins de 5 noeuds) dans cette mer bien formée, ce qui permet aux nombreux oiseaux (surtout des Albatros a sourcils noirs) de nous rejoindre facilement et de se poser à coté de nous en formant régulièrement des radeaux de 50 à 100 individus étalés sur les flancs du Marion comme le ferait les spectateurs du tour de France. Les pétrel a menton blanc offrent le même spectacle, les Albatros hurleurs, moins nombreux jouent également le jeu. Il faut rajouter au tableau les oiseaux plus "de passage" du type prion, Pétrel soyeux, Pétrel gris, Albatros a tete grise et autre océanites. Que du bonheur, c'est magnifique.
Ce spectacle me permet de m'évader un peu de l'idée de ne plus voir kerguelen, même si je ne m'en rend pas vraiment compte.
Actuellement (17h), le vent s'est calmé (35 nœuds), la houle est un peu folle et irrégulière, ce qui nous a offert 20° de gite tout l'heure, là c'est beaucoup plus calme. C'est pas beaucoup nous disent les marins, mais tout même assez pour faire tomber les cartes et les clavier d'ordi de la passerelle. Ça rend également les déplacements délicats.
A bientôt,
Tom
vendredi 24 février 2012
Retour à bord du Marion
Bonjour à tous,
Bah voila, j'ai rangé ma chambre, fermé mes cantines, bouclé mon sac et après une attente infiniment longue durant la journée du 22, je suis monté sur Marion.
Le ressenti du départ est totalement inexplicable, comment même se rendre compte que toute cette aventure se termine?
Difficile de quitter ce lieu qui m'a tant fais rêver. Le moral a été remonté par la présence de nombreux piafs a la sortie du Golfe du Morbihan, comme pour nous dire au revoir.
Hier soir, je suis tombé de sommeil très tôt et ce matin nous avons déjà repris notre habituelle vie à bord du Marion : les comptages de piafs 10 minutes, toutes les heures. On ne les regarde pas pareil a l'aller et au retour, et on les identifie beaucoup plus vite.
Nous sommes partis hier soir vers le SO de Ker, puis changement de programme on a mis le cap au NO pour aller faire un carrotage à l'Ouest de Ker ce soir a 19h. Puis d'autres zigzag prévu qui devront changer puisque le programme change toutes les 1/2h, et la bonne nouvelle est un arrêt devant le cratère de Saint-Paul vers le 29. L'escale à Amsterdam est prévue le 1er mars.
Par contre, pas de 60° de latitude sud pour nous, le Marion en arrive juste (il se sont arrêtés au 58eme), dommage. On aura passé les 50° hier quand même, l'honneur est sauf.
La mer est belle mais le brouillard nous bouche la visibilité à moins de 300 mètres, ce qui rend impossible certains comptages.
A bientôt,
Tom
Bah voila, j'ai rangé ma chambre, fermé mes cantines, bouclé mon sac et après une attente infiniment longue durant la journée du 22, je suis monté sur Marion.
Le ressenti du départ est totalement inexplicable, comment même se rendre compte que toute cette aventure se termine?
Difficile de quitter ce lieu qui m'a tant fais rêver. Le moral a été remonté par la présence de nombreux piafs a la sortie du Golfe du Morbihan, comme pour nous dire au revoir.
Hier soir, je suis tombé de sommeil très tôt et ce matin nous avons déjà repris notre habituelle vie à bord du Marion : les comptages de piafs 10 minutes, toutes les heures. On ne les regarde pas pareil a l'aller et au retour, et on les identifie beaucoup plus vite.
Nous sommes partis hier soir vers le SO de Ker, puis changement de programme on a mis le cap au NO pour aller faire un carrotage à l'Ouest de Ker ce soir a 19h. Puis d'autres zigzag prévu qui devront changer puisque le programme change toutes les 1/2h, et la bonne nouvelle est un arrêt devant le cratère de Saint-Paul vers le 29. L'escale à Amsterdam est prévue le 1er mars.
Par contre, pas de 60° de latitude sud pour nous, le Marion en arrive juste (il se sont arrêtés au 58eme), dommage. On aura passé les 50° hier quand même, l'honneur est sauf.
La mer est belle mais le brouillard nous bouche la visibilité à moins de 300 mètres, ce qui rend impossible certains comptages.
A bientôt,
Tom
jeudi 26 janvier 2012
Un dernier tour Courbet
Après une magnifique manip sur les cormorans à la pointe Suzanne, je rentre une journée sur base pour préparer mon 4ème et dernier tour Courbet. Jusqu’à la dernière journée, nous n'étions que 3 alors que cette manip nécessite 2 équipes de 2 ; difficile de trouver un manipeur pour ce genre de manip effrayante pour de nombreuses personnes trop peu sures de pouvoir tenir le rythme. Dommage, ils ratent quelque chose d'incroyable.
Dans les successeurs, c'est Maxime qui m'accompagne dans ce tour Courbet "passation" durant lequel il découvre la côte de Cotter à Ratmanoff dans le même temps où je lui dis adieu. Pour les manipeurs, Antoine BCR ressigne après avoir déjà fais le tour Courbet d'octobre, et le dernier tant attendu est finalement un des 2 artistes envoyés par les TAAF sur Kerguelen, Claudie (enfin c'est comme ça que ça se prononce mais ça s'écrit avec des k et des j). C'est un photographe.
La météo du mois de décembre à été très généreuse, le soleil quasi omniprésent, il parait donc logique que météo-france nous annonce du vent de la pluie pour le jour de notre départ, fallait bien que la météo redevienne normale. Au final, on s'en est pas mal tiré, un peu de vent, pas trop de pluie et une météo de mieux en mieux au fil des jours.
L'objectif de la manip est simple : dénombrer tous les pups (jeunes otaries de l'année) et prendre les points GPS de tous les nids d'Albatros hurleur (en contrôlant les bagues) sur toute la péninsule Courbet Est, de l'anse Betsy à PAF. Ce qui représente quelques 5000 pups et environ 350 nids d'albatros. Le comptage des pups parait risible face au 51 000 éléphants dénombrés en octobre mais ils sont petits, partout et planqués, ce qui rend le comptage beaucoup plus délicat que de dénombrer des masses de graisses entassées sur la plage à touche-touche.
Les paysages sont toujours aussi incroyables et changent à chaque saison, et la marche est devenu une formalité avec le temps qui passe.
J'ai voulu profiter de ce tour Courbet en voyageant léger, donc pas de photos pour illustrer cette manip.
A bientôt,
Tom
Dans les successeurs, c'est Maxime qui m'accompagne dans ce tour Courbet "passation" durant lequel il découvre la côte de Cotter à Ratmanoff dans le même temps où je lui dis adieu. Pour les manipeurs, Antoine BCR ressigne après avoir déjà fais le tour Courbet d'octobre, et le dernier tant attendu est finalement un des 2 artistes envoyés par les TAAF sur Kerguelen, Claudie (enfin c'est comme ça que ça se prononce mais ça s'écrit avec des k et des j). C'est un photographe.
La météo du mois de décembre à été très généreuse, le soleil quasi omniprésent, il parait donc logique que météo-france nous annonce du vent de la pluie pour le jour de notre départ, fallait bien que la météo redevienne normale. Au final, on s'en est pas mal tiré, un peu de vent, pas trop de pluie et une météo de mieux en mieux au fil des jours.
L'objectif de la manip est simple : dénombrer tous les pups (jeunes otaries de l'année) et prendre les points GPS de tous les nids d'Albatros hurleur (en contrôlant les bagues) sur toute la péninsule Courbet Est, de l'anse Betsy à PAF. Ce qui représente quelques 5000 pups et environ 350 nids d'albatros. Le comptage des pups parait risible face au 51 000 éléphants dénombrés en octobre mais ils sont petits, partout et planqués, ce qui rend le comptage beaucoup plus délicat que de dénombrer des masses de graisses entassées sur la plage à touche-touche.
Les paysages sont toujours aussi incroyables et changent à chaque saison, et la marche est devenu une formalité avec le temps qui passe.
J'ai voulu profiter de ce tour Courbet en voyageant léger, donc pas de photos pour illustrer cette manip.
A bientôt,
Tom
mardi 17 janvier 2012
Pointe Suzanne
Les pups sont de véritables petites boules de nerf, qui grognent plus que les adultes et n'hésitent pas à attaquer du haut de leur 8kg tout mouillés. Mais c'est vraiment une bestiole adorable. En me couchant dans la cotula à coté de 2 plutôt cool, j'ai eu droit a un bisou sur le bout du nez avant qu'il se rende compte que j'étais pas sa mère. Celui en photo amoureux de son chou m'a aussi occupé une bonne demi heure à le regarder faire et m'a touché les doigts du bout de sa truffe humide. Les harems d'otarie sont des spectacles permanents.
à Bientôt,
Tom
vendredi 6 janvier 2012
Un soir à Mayes
Je vous fais partager le courrier postal reçu de Tom hier, toute une ambiance décrite sur quelques pages arrachées à un carnet de terrain...
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Mayes, le 06/01/2012
Salut,
Je t'écris depuis le paradis des oiseaux, l'ile où "le sol chante".
Il est 22h25, il est facile de savoir qu'il fait nuit noire dehors depuis pas si longtemps que ça puisque le Prion de Belcher qui niche sous la cabane ne vient que juste de commencer à chanter. D'ailleurs, ça énerve le petit poussin de l'autre Prion qui y niche. Ces poussins de Belcher sont juste éclos mais thermiquement déjà autonomes au fond de leur terrier et couverts d'un épais duvet gris. Le petit poussin sous la cabane est donc déjà seul. Il a reçu la visite de papa ou maman hier, nous avons pu les entendre se retrouver. Il ne suffisait plus qu'a imaginer le nourrissage et quelques minutes plus tard, l'adulte était déjà reparti "faire le plein".
Si je sors dehors, je peux entendre le ballet incessant des pétrels à tête blanche, toujours nombreux, toujours bruyants mais volant assez haut, ce qui les rend invisible à la frontale, ou presque.
Les Pétrels bleu ont eu la joie de voir éclore leurs poussins il y a quelques semaines maintenant (2 ou 3), ils enchainement donc les aller-retour pour nourrir, mais ils sont plutôt silencieux à cette saison. Ils enchainent les voyages courts de quelques jours où ils pêchent au large de Ker et les voyages longs où ils descendent jusqu'à l'Antarctique où la nourriture abonde. Sur les dizaines, les centaines d'oiseaux que l'ont voit défiler dans le faisceau des frontales, il est impossible de distinguer les non-reproducteurs, les arrivants des eaux subantarctiques ou ceux venant de la lointaine Antarctique ! Ça me fait rêver de voir tous ces piafs qui parcourent des milliers de kilomètres comme on va acheter du pain sur le trottoir d'en face.
J'entends aussi les Plon-plon, plutôt discrets à cette saison eux aussi. Ils sont sur œufs pour la plupart. Peut-être y a-t-il les premiers poussins ? En tant que Pétrel sédentaire, la reproduction est assez synchrone.
Il parait qu'il est rare à Mayes, pourtant je l'entends tout les soirs et j'ai même trouvé un terrier où il niche devant la cabane :le Jojo, ou Pétrel-plongeur de Géorgie du Sud. il ressemble beaucoup au Plon-plon mais préfère les milieux plus sec (ils sont nombreux sur l'île verte) et chante différemment.
Les océanites se font entendre aussi, enfin surtout la Wilson qui pousse son chant grinçant depuis les failles rochers. La ventre noir est aussi sur œuf à cette saison mais elle est moins courante et plus discrète. La croupion gris, elle, est un peu plus précoce, probablement sur poussin.
Si au dessus de la cabane les fuligineux à dos clair sont silencieux la nuit, on peut y entendre les Pétrels à menton blanc, qui comme toi, s'intéressent de près aux bateaux de pêche.
Les Skuas sont un peu partout, attendant qu'un pétrel se pose à coté d'eux. Le pétrel venait pour nourrir son poussin et finalement il va nourrir un poussin de Skua !
On entend souvent les prions qui poussent des cris durant les quelques secondes où le skua leur broie les cervicales d'un coup de bec. Cruelle Nature !
J'espère t'avoir fait partager un court instant sur l'ile de Mayes.
A très bientôt,
Tom
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jeudi 5 janvier 2012
Mayes en janvier...
Océanite de Wilson... maintenant baguée. C'est le plus petit oiseau de Ker ; grosse comme une Hirondelle de fenêtre, elle a aussi un vol semblable qui la conduit pendant l'hiver austral jusque dans l'hémisphère nord ! Elle croise donc couramment dans le golfe de Gascogne et au large d'Ouessant en aout/septembre.
Un chou de Mayes que j'aime bien, bien fourni, en bonne santé, seul au milieu de nulle part avec une belle vue sur le pouce de Ronarc'h.
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