Ce matin vers les 8h, ils ont approchés, à deux, dans le Golfe... Puis on a finit par voir que c'était l'Osiris, suivi du Marion-Dufresne. Ils sont la depuis peu, débarquement des premiers passagers dans 1 heure. La météo est clémente, c'est cool. Beaucoup de monde va descendre, la base va vite se remplir. Dont des caméras de FR2 pour "Envoyé Spécial" qui suivent des gamins en difficulté qui sont sur le Marion et débarquent sur chaque île.
On profite de l'OP pour se reposer, prendre du bon temps, relire les protocoles et préparer le terrain pour la manip au Cañon des Sourcils Noirs du 18 décembre au 4 janvier.
A bientôt
Tom
mardi 14 décembre 2010
dimanche 12 décembre 2010
Iles Verte et Australia
Bah voila, on est rentré, on a fait la fête des partants. Demain on nettoie la base, mardi le Marion arrive.
Mais depuis tout ce temps, il y a eu Australia et Verte :
Arrivée sur Australia le 6 décembre, en gros, Australia est au écobio, ce que Mayes est aux ornithos. A la différence que si on ne débarque pas sur Mayes sans ornitho, pas besoin d'écobio pour aller sur Australia. C'est la 2eme plus grande ile en superficie après l'ile longue. Comme chacune des iles du Golfe du Morbihan, Australia est magnifique, assez escarpée, on retrouve aussi bien des tapis d'Acenae, d'Azorelles ou de Choux. A coté de la cabane, le lac Alicia, perché a quelques mètres d'altitude au dessus de la mer est encerclé par des versants verdoyants et dominé par des falaises de roche volcanique assez clair donnant impression que c'est du granit. Les piafs sont peu nombreux, quelques sternes (probablement nicheuse), goélands, skua.
Nous étions sur l'ile pour étudier la recolonisation de l'île par les pétrels après la dératisation en 2003 (pas sur de la date). Le principe : on a 20 points GPS, répartis sur la moitié sud de l'ile, étalés sur plus de 2km quand même. A chaque point, on note le nombre de terriers (espèce, occupation, etc.) dans un cercle de 10 mètres. La taille du trou donne une idée de l'espèce, les indices d'occupation (fientes, plumes, fréquentation), on essaie la repasse pour voir si ca répond et on finit par fouiller à la main pour essayer de choper un truc, ca n'arrive pas souvent, les terriers sont trop profond, trop étroit, trop tordu, trop pas possible quoi. La météo ne nous pas trop aidés le second jour avec du vent et de la pluie, mais nous avions le chalet et le radian pour nous réchauffer en finissant a 17h. Niveau piaf rencontrés dans le terriers, c'était très calme, on a sorti que 4 ou 5 oiseaux, des plonplon [NdT: Pétrel-plongeur commun] et des PTB [NdT: Pétrel à tête blanche](sur oeuf). On a eu des terriers type PB [NdT: Pétrel Bleu], mais sans avoir une seule réponse a la repasse ni même d'indice de présence.
Puis dépose directe a l'Île Verte le 8/12. L'Île Verte c'est l'ile des éthotaaf (étude du comportement). Verte,il y a les éthotaaf, des pissenlits et voila...
Avec ses 41 mètres (ouaah oh) d'altitude, et une superficie minuscule, on a vite fait le tour (1h45 le tour a pied d'ailleurs). Quand même, l'Île Verte a la particularité d'être blindé de terriers, surtout de PB et de Prion de la Désolation (pas les même qu'a Mayes à cause du milieu qui est différent) mais aussi de PTB, Pétrel noir, et Pétrel de Ker (découvert cette année). Quelques 5 nids de skuas aussi. Nous étions la bas pour prélever des plumes sur des jojo [NdT: Pétrel-Plongeur de Géorgie de Sud] adultes, la même manip sera faite fin janvier pour choper des jeunes de l'année. La capture est périlleuse et notre vie a été mise en danger a de nombreuses reprises : a 22h tu allumes ta frontale, tu ramasses un jojo au sol tous les 20 mètres (non non il essaie même pas de se barrer, ou alors au pire, il se prenne une pierre après 2 mètres de fuite), et à minuit, tu as fais tes 12 oiseaux, alors tu rentres tu coucher. Éprouvant mais bien sympathique ce ptit piaf qui ressemble comme une goutte d'eau au plonplon : le critère d'identification, c'est l'arrière du tarse qui est noire chez le jojo et bleu (comme le reste de la patte chez les 2 espèces) chez le plonplon. Le chant au nid est différent aussi, mais on ne peut pas mettre la main dans le nid, trop petit et trop fragile.
Voila voila en gros ce que j'ai fais ses derniers jours, j'avais pas pris mon appareil photo, mais je vous ferez suivre les photos de Pierrick dans les jours a venir.
En attendant, ci joint une photo du couché du soleil ce soir sur PAF
A bientot
Tom
Mais depuis tout ce temps, il y a eu Australia et Verte :
Arrivée sur Australia le 6 décembre, en gros, Australia est au écobio, ce que Mayes est aux ornithos. A la différence que si on ne débarque pas sur Mayes sans ornitho, pas besoin d'écobio pour aller sur Australia. C'est la 2eme plus grande ile en superficie après l'ile longue. Comme chacune des iles du Golfe du Morbihan, Australia est magnifique, assez escarpée, on retrouve aussi bien des tapis d'Acenae, d'Azorelles ou de Choux. A coté de la cabane, le lac Alicia, perché a quelques mètres d'altitude au dessus de la mer est encerclé par des versants verdoyants et dominé par des falaises de roche volcanique assez clair donnant impression que c'est du granit. Les piafs sont peu nombreux, quelques sternes (probablement nicheuse), goélands, skua.
Nous étions sur l'ile pour étudier la recolonisation de l'île par les pétrels après la dératisation en 2003 (pas sur de la date). Le principe : on a 20 points GPS, répartis sur la moitié sud de l'ile, étalés sur plus de 2km quand même. A chaque point, on note le nombre de terriers (espèce, occupation, etc.) dans un cercle de 10 mètres. La taille du trou donne une idée de l'espèce, les indices d'occupation (fientes, plumes, fréquentation), on essaie la repasse pour voir si ca répond et on finit par fouiller à la main pour essayer de choper un truc, ca n'arrive pas souvent, les terriers sont trop profond, trop étroit, trop tordu, trop pas possible quoi. La météo ne nous pas trop aidés le second jour avec du vent et de la pluie, mais nous avions le chalet et le radian pour nous réchauffer en finissant a 17h. Niveau piaf rencontrés dans le terriers, c'était très calme, on a sorti que 4 ou 5 oiseaux, des plonplon [NdT: Pétrel-plongeur commun] et des PTB [NdT: Pétrel à tête blanche](sur oeuf). On a eu des terriers type PB [NdT: Pétrel Bleu], mais sans avoir une seule réponse a la repasse ni même d'indice de présence.
Puis dépose directe a l'Île Verte le 8/12. L'Île Verte c'est l'ile des éthotaaf (étude du comportement). Verte,il y a les éthotaaf, des pissenlits et voila...
Avec ses 41 mètres (ouaah oh) d'altitude, et une superficie minuscule, on a vite fait le tour (1h45 le tour a pied d'ailleurs). Quand même, l'Île Verte a la particularité d'être blindé de terriers, surtout de PB et de Prion de la Désolation (pas les même qu'a Mayes à cause du milieu qui est différent) mais aussi de PTB, Pétrel noir, et Pétrel de Ker (découvert cette année). Quelques 5 nids de skuas aussi. Nous étions la bas pour prélever des plumes sur des jojo [NdT: Pétrel-Plongeur de Géorgie de Sud] adultes, la même manip sera faite fin janvier pour choper des jeunes de l'année. La capture est périlleuse et notre vie a été mise en danger a de nombreuses reprises : a 22h tu allumes ta frontale, tu ramasses un jojo au sol tous les 20 mètres (non non il essaie même pas de se barrer, ou alors au pire, il se prenne une pierre après 2 mètres de fuite), et à minuit, tu as fais tes 12 oiseaux, alors tu rentres tu coucher. Éprouvant mais bien sympathique ce ptit piaf qui ressemble comme une goutte d'eau au plonplon : le critère d'identification, c'est l'arrière du tarse qui est noire chez le jojo et bleu (comme le reste de la patte chez les 2 espèces) chez le plonplon. Le chant au nid est différent aussi, mais on ne peut pas mettre la main dans le nid, trop petit et trop fragile.
Voila voila en gros ce que j'ai fais ses derniers jours, j'avais pas pris mon appareil photo, mais je vous ferez suivre les photos de Pierrick dans les jours a venir.
En attendant, ci joint une photo du couché du soleil ce soir sur PAF
A bientot
Tom
dimanche 5 décembre 2010
Cabane Jacky
Samedi et dimanche à la Cabane Jacky (ci-dessous), à 2h de marche de PAF, cabane grand luxe avec l'eau courante (un tuyau qui pompe a la rivière), électricité avec panneau solaire et une terrasse. Super beau temps samedi avec repas en terrasse a l'abri du vent donc en tee-shirt !! Manip sur les prélèvements d'eau de pluie, prospections des sols qui s'est plutôt résumé à une randonnée sur les hauteurs des Monts du Château (env. 370m, coté Val Studer).
Vue magnifique sur le Golfe ...
...et sur le Val Studer . Pêche dans la rivière du sud où les Ombles de fontaines sont hyper nombreux mais de petites tailles.
Vue magnifique sur le Golfe ...
...et sur le Val Studer . Pêche dans la rivière du sud où les Ombles de fontaines sont hyper nombreux mais de petites tailles.
samedi 4 décembre 2010
Manip' Eleph'
Vendredi aprem : manip éléphant de mer, récupération de balise Argos. L'animal a perdu sa balise en arrivant sur Terre, on savait qu'elle était quelque part, par terre.
1h30 de tracteur direction la baie norvégienne, non sans problème avec les nombreuses tourbières, et par un coup de chance extraordinaire, on a retrouvé la balise dans 10 cm d'eau.
Le château d'if, une île sur la Baie Norvégienne, peu d'Hommes ont du y poser le pied.
1h30 de tracteur direction la baie norvégienne, non sans problème avec les nombreuses tourbières, et par un coup de chance extraordinaire, on a retrouvé la balise dans 10 cm d'eau.
Le château d'if, une île sur la Baie Norvégienne, peu d'Hommes ont du y poser le pied.
vendredi 3 décembre 2010
Mayes
La cabane de Mayes : cette cabane voit passer depuis 1986 quelques chanceux ornithos, qu'ils soient venus pour une campagne d'été ou un hivernage.
Seuls les ornithos travaillent sur Mayes, c'est NOTRE île, et donc NOTRE cabane, pleine de mémoire et de souvenirs, plus qu'une chance, c'est un honneur pour moi de faire partie des ornithos de Mayes.
On étudie sur cette île de nombreuses espèces, et de fait, on passe pas mal de temps dans cette cabane, enfin, quand il y a un chaland pour nous y emmener...
Bien placé sur l'ile, la cabane est assez abritée du vent et bien ensoleillée.
De jour, au travers des fenêtres, on peut voir au dessus du Golfe et de ses îles des Pétrels géants, des Pétrels a mentons blancs, des Pétrels plongeurs communs, quelques Pétrels bleus et prions et le seul albatros nicheur sur le golfe : l'Albatros fuligineux a dos clair. Sur la côte, a quelques mètres de la cabane, les Sternes de Kerguelen, les Goélands dominicains, les Cormorans de Kerguelen, les Skuas subantarctiques sont présents. Sur les hauteurs, juste derrière, un nid d'Albatros fuligneux a dos clair. Et dans le prolongement de la cabane, le Val des Garodias, site mythique d'étude du programme 109, ou les terriers sont si nombreux qu'il se confonde les uns les autres.
De nuit, le sol de l'île se réveille. Tous ses terriers sont des sites de nidification : Pétrel bleu, Prion de Belcher, Pétrel plongeur commun, océanites, Pétrel a tête blanche, Pétrel gris (le seul qui niche en hiver). Tous Ces oiseaux, s'activent lorsque la nuit noire est tombée, pour une simple et bonne raison : éviter les skuas dont le régime alimentaire est composé a 95% de pétrels et prions. Il mange aussi des souris (nombreuses a Mayes, introduites) et quelques végétaux (ils raffolent des fleurs de pissenlit, espèce introduite également).
Chaque soirée est donc bercée par les cris des nombreux oiseaux tournoyant au dessus de l'ile. Mais quand je dis nombreux, on peut d'avantage comparer ça à une nuée de moustiques plutôt qu'a une volée d'oiseaux, il y en a de partout, certains se tapent même dans la cabane.
Les 2 partenaires couvant chacun leur tour (t'imagines Céline, 15 jours toi, 15 jours sylvain, ça serait sympa ça non??), soit ce sont des oiseaux quittant leur terrier pour aller se nourrir, soit venant de la mer à la recherche de leur terrier, qu'ils retrouvent sans problème, à l'odeur ! Lorsque le changement de partenaire a lieu, on appelle ça, le shift (je réutiliserai le terme pour d'autres espèces, vous pourrez pas dire que vous connaissez pas ;-)
Pour faire court : un des nombreux superbes paysages que nous offre l'ile de Mayes sur un des ses lacs.
Pour les plus ornithos : Sur le bord de ce lac, on trouve un des 3 clubs de Skuas non reproducteurs suivis. Durant la nidification, c'est a dire maintenant, certains Skuas ne se reproduisent pas (absence de partenaire, jeune de l'année passée, etc.). Ces skuas non reproducteurs se regroupent en bandes, appelées clubs, sur des sites bien précis dépourvus de territoires. Nous nous y rendons régulièrement, pour tenter (et c'est pas toujours facile), de capturer des individus pour les baguer, ces oiseaux là étant des possibles reproducteurs des années a venir. On y contrôle également les numéros de bagues des oiseaux déjà bagués.
A cette saison, les skuas sont les maîtres incontestés de Mayès. Chaque couple possède un territoire qu'il défend plus au moins farouchement, d'autant plus que les poussins commencent à éclore. Tous les territoires d'une partie de l'île sont régulièrement visités. S'il est occupé, on identifie les 2 reproducteurs (par leur bague, on leur en pose une s'ils n'en ont pas) et on suit leur nidification. Les poussins seront bagués juste avant leur envol.
Le vol en surplace à quelques centimètres au dessus de nos têtes, comme sur la photo, en émettant des cris semblables a une grosse corneille reste le comportement le plus courant pour tenter de nous intimider. D'autres vont passer a toute vitesse à ras des bonnets. Kéké ayant fais les frais du plus téméraire d'entre eux, puisque le skua lui a carrément frappé la tête avec les pattes au passage.
De mon coté, pour le premier nid visité, je tend la main en l'air pour que l'oiseau me mordille les doigts, il ne s'en est pas privé, mais nes 'est pas arrêté la : hop, je me suis fais prendre mon gant! Le skua a fait quelques virevoltes au dessus du Golfe, fièrement, gant au bec, mais heureusement, il n'a relâché mon gant qu'une fois reposé à terre à quelques mètres de moi, ouf ! C'était bien drôle quand même.
Poussin de Skua
Les colonies démographiques sur laquelle nous avons travaillé se situe dans le val des Garodias, qui est la vallée que l'on voit derrière la cabane sur la première photo (vu d'en bas). La démo Belcher se situe sur le versant de droite (celui qu'on voit pas sur ladite photo). Sur la photo ci-dessous (pardon pour la piètre qualité de mes photos, je fais ce que je peux avec ce que j'ai, il y a beaucoup d'UV ici, mon appareil sature vite), on voit tout d'abord la végétation essentiellement constituée d'asorelle (les boules), de choux de ker et de pissenlit. On voit par la suite en premier plan, mais c'est comme ca tout du long, que le terrain est plein de terriers. Et on voit évidemment les piquets qui identifient les terriers par un numéro et un code couleur par espèce :
- piquet rouge : prion de belcher (Bel)
- piquet noir et rouge : pétrel bleu (PB)
- piquet noir : pétrel à tête blanche (PTB)
ya aussi des piquet pétrel gris et pétrel plongeur commun (PPC) mais je ne me souviens plus la couleur.
Les petits ringots jaunes indiquent la position de la chambre lorsqu'elle n'est pas évidente à trouver. Il ne faut pas croire qu'il suffit de mettre la main dans le terrier, la plupart du temps, un longueur de bras ne suffit pas, ou un virage empêche l'accès, il faut alors aménager les terriers. On voit ces aménagements sur la photo en premier plan, des grosses pierres sont posés, elles bouchent pour la plupart un trou qui permet d'accéder directement à l'oiseau. Pour la terre dans laquelle les terriers sont creusés, il s'agit d'une espèce de tourbe très légère et très fine (hyper volatile au vent, hyper aspirante à la pluie). L'œuf est simplement pondu sur le fond de la chambre, aucun autre matériaux n'est apporté par l'oiseau.
Premier passage partenaire Prion de Belcher :
On fouille tous les terriers de Belcher un a un, si on trouve un oiseau, on le contrôle ou le bague et on note la présence d'un œuf ou non (il ne ponde qu'un seul œuf.)
Second passage Belcher (10 jours plus tard) et second passage bleu (le premier avait été fait avant que nous arrivions) :
Au second passage, on ne re-fouille que les terriers occupés lors du premier passage, le but étant simplement d'identifier le 2nd partenaire, les oiseaux ayant théoriquement "shiftés".
Dis comme ca, c'est simple, mais évidemment que non : les terriers communiquent souvent entre eux, on trouve des PB dans les terriers de Bel et inversement, ce qui fout pas mal le bordel puisqu'on intègre ces terriers là à l'autre démo. On trouve des œufs froids, mais rien n'empêche les oiseaux de revenir quand même. Mieux encore, on trouve 1 Bel au premier passage, 1 bleu au second, du coup on retourne confirmer et pouf on retrouve de nouveau un Bel, et tant qu'a faire, le même qu'au premier passage. Ou alors un Bel qui couve 2 œufs, un de Bel et un de Bleu... Et c'est assez long, je n'ai que les chiffres des bleus en tête, ca représente 170 terriers.
Plonplon (PPC)
Les plonplon, ca niche aussi dans les terriers comme les autres, mais le problème c'est que les terriers sont tellement petits qu'on ne peut pas les fouiller à la main. On se contente donc de tendre des filets, juste au dessus ou devant la cabane et on attrape les oiseaux à la tombée de la nuit noire. Mais comme j'en parlais tout a l'heure, ce sont des nuées de PB et prions essentiellement qui tourne la nuit, et même si on met les filets pour les ppc, on prend quand même plus de PB qu'autres choses. On se limite donc a 3 filets des 12m de long et c'est limite trop, un soir nous avons du fermé un filet qui prenait trop. Seul Bémol sur cette méthode, la capture aux filets nécessite le moins de vent possible et ici, nous sommes à Kerguelen, le vent tombe rarement. En 10 jours on a pu faire 3 soirées quand même (sur 5 prévues). Dernière session hier soir, 3 filets, 2h de capture, 77 oiseaux. Pour les contrôles, on ne prend le numéro de filet, le sens de capture (terre ou mer), le numéro de bague et la masse (la PI [NdT:présence de plaque incubatrice] chez les PPC), pour les nouveaux il faut rajouter la pose de la bague la mesure du tarse, du culmen et de l'aile pliée. C'est donc assez long. Nous avons capturés 5 espèces, qui sont les 5 espèces les plus communes capturées aux filets a Mayes, dans l'ordre d'abondance : PB, PPC, Bel, Océanite a croupion gris (OCG) et PTB.
Les Gorfous sauteurs sont arrivés sur les rochers de Mayès. On retrouve ces tout petits manchots (40 à 50 cm de hauteur) par petits groupes d'une dizaines d'individus pour le moments. Assez calmes et bien cachés dans leurs rochers (parfois carrément invisibles), ils deviennent inratable et audible de très loin lorsqu'ils s'expriment. Ils viennent nicher là, tout autour de l'ile, comme chaque année. Un dénombrement de tous les Gorfous sauteurs présents sur l'île aura lieu fin décembre-début janvier.
Albatros fuligineux a dos clair couvant sur son nid juste au dessus de la cabane. Chaque jour, nous entendions le puissant cri nuptial de ces superbes oiseaux au maquillage si parfait.
La cabane de Mayes vue d'en haut.
Vu depuis le Chaland. Ils sont la plupart du temps cachés dans les nuages, mais ce matin, dame nature nous a dévoilé le point culminant de l'archipel des Kerguelen, le Grand Ross 1850 m et son p'tit frère le Petit Ross.
L'île longue et ses moutons.
L'ile verte (plate et sans relief)
L'ile cimetière (avec son cimetière)
L'épave (dont je ne connais pas l'histoire)
Et pour finir en beauté, mon premier Dauphin de Commerson de près (j'en ai vu de très loin depuis Mayès).
Seuls les ornithos travaillent sur Mayes, c'est NOTRE île, et donc NOTRE cabane, pleine de mémoire et de souvenirs, plus qu'une chance, c'est un honneur pour moi de faire partie des ornithos de Mayes.
On étudie sur cette île de nombreuses espèces, et de fait, on passe pas mal de temps dans cette cabane, enfin, quand il y a un chaland pour nous y emmener...
Bien placé sur l'ile, la cabane est assez abritée du vent et bien ensoleillée.
De jour, au travers des fenêtres, on peut voir au dessus du Golfe et de ses îles des Pétrels géants, des Pétrels a mentons blancs, des Pétrels plongeurs communs, quelques Pétrels bleus et prions et le seul albatros nicheur sur le golfe : l'Albatros fuligineux a dos clair. Sur la côte, a quelques mètres de la cabane, les Sternes de Kerguelen, les Goélands dominicains, les Cormorans de Kerguelen, les Skuas subantarctiques sont présents. Sur les hauteurs, juste derrière, un nid d'Albatros fuligneux a dos clair. Et dans le prolongement de la cabane, le Val des Garodias, site mythique d'étude du programme 109, ou les terriers sont si nombreux qu'il se confonde les uns les autres.
De nuit, le sol de l'île se réveille. Tous ses terriers sont des sites de nidification : Pétrel bleu, Prion de Belcher, Pétrel plongeur commun, océanites, Pétrel a tête blanche, Pétrel gris (le seul qui niche en hiver). Tous Ces oiseaux, s'activent lorsque la nuit noire est tombée, pour une simple et bonne raison : éviter les skuas dont le régime alimentaire est composé a 95% de pétrels et prions. Il mange aussi des souris (nombreuses a Mayes, introduites) et quelques végétaux (ils raffolent des fleurs de pissenlit, espèce introduite également).
Chaque soirée est donc bercée par les cris des nombreux oiseaux tournoyant au dessus de l'ile. Mais quand je dis nombreux, on peut d'avantage comparer ça à une nuée de moustiques plutôt qu'a une volée d'oiseaux, il y en a de partout, certains se tapent même dans la cabane.
Les 2 partenaires couvant chacun leur tour (t'imagines Céline, 15 jours toi, 15 jours sylvain, ça serait sympa ça non??), soit ce sont des oiseaux quittant leur terrier pour aller se nourrir, soit venant de la mer à la recherche de leur terrier, qu'ils retrouvent sans problème, à l'odeur ! Lorsque le changement de partenaire a lieu, on appelle ça, le shift (je réutiliserai le terme pour d'autres espèces, vous pourrez pas dire que vous connaissez pas ;-)
Pour faire court : un des nombreux superbes paysages que nous offre l'ile de Mayes sur un des ses lacs.
Pour les plus ornithos : Sur le bord de ce lac, on trouve un des 3 clubs de Skuas non reproducteurs suivis. Durant la nidification, c'est a dire maintenant, certains Skuas ne se reproduisent pas (absence de partenaire, jeune de l'année passée, etc.). Ces skuas non reproducteurs se regroupent en bandes, appelées clubs, sur des sites bien précis dépourvus de territoires. Nous nous y rendons régulièrement, pour tenter (et c'est pas toujours facile), de capturer des individus pour les baguer, ces oiseaux là étant des possibles reproducteurs des années a venir. On y contrôle également les numéros de bagues des oiseaux déjà bagués.
A cette saison, les skuas sont les maîtres incontestés de Mayès. Chaque couple possède un territoire qu'il défend plus au moins farouchement, d'autant plus que les poussins commencent à éclore. Tous les territoires d'une partie de l'île sont régulièrement visités. S'il est occupé, on identifie les 2 reproducteurs (par leur bague, on leur en pose une s'ils n'en ont pas) et on suit leur nidification. Les poussins seront bagués juste avant leur envol.
Le vol en surplace à quelques centimètres au dessus de nos têtes, comme sur la photo, en émettant des cris semblables a une grosse corneille reste le comportement le plus courant pour tenter de nous intimider. D'autres vont passer a toute vitesse à ras des bonnets. Kéké ayant fais les frais du plus téméraire d'entre eux, puisque le skua lui a carrément frappé la tête avec les pattes au passage.
De mon coté, pour le premier nid visité, je tend la main en l'air pour que l'oiseau me mordille les doigts, il ne s'en est pas privé, mais nes 'est pas arrêté la : hop, je me suis fais prendre mon gant! Le skua a fait quelques virevoltes au dessus du Golfe, fièrement, gant au bec, mais heureusement, il n'a relâché mon gant qu'une fois reposé à terre à quelques mètres de moi, ouf ! C'était bien drôle quand même.
Poussin de Skua
Les colonies démographiques sur laquelle nous avons travaillé se situe dans le val des Garodias, qui est la vallée que l'on voit derrière la cabane sur la première photo (vu d'en bas). La démo Belcher se situe sur le versant de droite (celui qu'on voit pas sur ladite photo). Sur la photo ci-dessous (pardon pour la piètre qualité de mes photos, je fais ce que je peux avec ce que j'ai, il y a beaucoup d'UV ici, mon appareil sature vite), on voit tout d'abord la végétation essentiellement constituée d'asorelle (les boules), de choux de ker et de pissenlit. On voit par la suite en premier plan, mais c'est comme ca tout du long, que le terrain est plein de terriers. Et on voit évidemment les piquets qui identifient les terriers par un numéro et un code couleur par espèce :
- piquet rouge : prion de belcher (Bel)
- piquet noir et rouge : pétrel bleu (PB)
- piquet noir : pétrel à tête blanche (PTB)
ya aussi des piquet pétrel gris et pétrel plongeur commun (PPC) mais je ne me souviens plus la couleur.
Les petits ringots jaunes indiquent la position de la chambre lorsqu'elle n'est pas évidente à trouver. Il ne faut pas croire qu'il suffit de mettre la main dans le terrier, la plupart du temps, un longueur de bras ne suffit pas, ou un virage empêche l'accès, il faut alors aménager les terriers. On voit ces aménagements sur la photo en premier plan, des grosses pierres sont posés, elles bouchent pour la plupart un trou qui permet d'accéder directement à l'oiseau. Pour la terre dans laquelle les terriers sont creusés, il s'agit d'une espèce de tourbe très légère et très fine (hyper volatile au vent, hyper aspirante à la pluie). L'œuf est simplement pondu sur le fond de la chambre, aucun autre matériaux n'est apporté par l'oiseau.
Premier passage partenaire Prion de Belcher :
On fouille tous les terriers de Belcher un a un, si on trouve un oiseau, on le contrôle ou le bague et on note la présence d'un œuf ou non (il ne ponde qu'un seul œuf.)
Second passage Belcher (10 jours plus tard) et second passage bleu (le premier avait été fait avant que nous arrivions) :
Au second passage, on ne re-fouille que les terriers occupés lors du premier passage, le but étant simplement d'identifier le 2nd partenaire, les oiseaux ayant théoriquement "shiftés".
Dis comme ca, c'est simple, mais évidemment que non : les terriers communiquent souvent entre eux, on trouve des PB dans les terriers de Bel et inversement, ce qui fout pas mal le bordel puisqu'on intègre ces terriers là à l'autre démo. On trouve des œufs froids, mais rien n'empêche les oiseaux de revenir quand même. Mieux encore, on trouve 1 Bel au premier passage, 1 bleu au second, du coup on retourne confirmer et pouf on retrouve de nouveau un Bel, et tant qu'a faire, le même qu'au premier passage. Ou alors un Bel qui couve 2 œufs, un de Bel et un de Bleu... Et c'est assez long, je n'ai que les chiffres des bleus en tête, ca représente 170 terriers.
Plonplon (PPC)
Les plonplon, ca niche aussi dans les terriers comme les autres, mais le problème c'est que les terriers sont tellement petits qu'on ne peut pas les fouiller à la main. On se contente donc de tendre des filets, juste au dessus ou devant la cabane et on attrape les oiseaux à la tombée de la nuit noire. Mais comme j'en parlais tout a l'heure, ce sont des nuées de PB et prions essentiellement qui tourne la nuit, et même si on met les filets pour les ppc, on prend quand même plus de PB qu'autres choses. On se limite donc a 3 filets des 12m de long et c'est limite trop, un soir nous avons du fermé un filet qui prenait trop. Seul Bémol sur cette méthode, la capture aux filets nécessite le moins de vent possible et ici, nous sommes à Kerguelen, le vent tombe rarement. En 10 jours on a pu faire 3 soirées quand même (sur 5 prévues). Dernière session hier soir, 3 filets, 2h de capture, 77 oiseaux. Pour les contrôles, on ne prend le numéro de filet, le sens de capture (terre ou mer), le numéro de bague et la masse (la PI [NdT:présence de plaque incubatrice] chez les PPC), pour les nouveaux il faut rajouter la pose de la bague la mesure du tarse, du culmen et de l'aile pliée. C'est donc assez long. Nous avons capturés 5 espèces, qui sont les 5 espèces les plus communes capturées aux filets a Mayes, dans l'ordre d'abondance : PB, PPC, Bel, Océanite a croupion gris (OCG) et PTB.
Les Gorfous sauteurs sont arrivés sur les rochers de Mayès. On retrouve ces tout petits manchots (40 à 50 cm de hauteur) par petits groupes d'une dizaines d'individus pour le moments. Assez calmes et bien cachés dans leurs rochers (parfois carrément invisibles), ils deviennent inratable et audible de très loin lorsqu'ils s'expriment. Ils viennent nicher là, tout autour de l'ile, comme chaque année. Un dénombrement de tous les Gorfous sauteurs présents sur l'île aura lieu fin décembre-début janvier.
Albatros fuligineux a dos clair couvant sur son nid juste au dessus de la cabane. Chaque jour, nous entendions le puissant cri nuptial de ces superbes oiseaux au maquillage si parfait.
La cabane de Mayes vue d'en haut.
Vu depuis le Chaland. Ils sont la plupart du temps cachés dans les nuages, mais ce matin, dame nature nous a dévoilé le point culminant de l'archipel des Kerguelen, le Grand Ross 1850 m et son p'tit frère le Petit Ross.
L'île longue et ses moutons.
L'ile verte (plate et sans relief)
L'ile cimetière (avec son cimetière)
L'épave (dont je ne connais pas l'histoire)
Et pour finir en beauté, mon premier Dauphin de Commerson de près (j'en ai vu de très loin depuis Mayès).
lundi 22 novembre 2010
Fritures...
Je profite de mes derniers jours sur base pour vous faire des mails aussi souvent que possible, ce rythme quotidien ne durera pas longtemps.
Hier, sortie à la rivière du Château pour un prélèvement d'eau. L'équipe est formée de 4 personnes : Alexie (chef de mission), Thierry (artisan qui bosse sur une antenne jusqu'à OP4), Kevin et moi même. La météo est belle, vent de face à l'aller mais pas trop fort, puis fort mais de dos au retour en fin d'aprem, température douce (8-9°).
A Kerguelen, la plupart du temps il n'existe pas de sentier, quand on se rend quelque part, on file droit. Au départ de PAF direction NO, on trouve une belle zone humide où il est difficile et dangereux de progresser : on risque de tomber dans une souille (sorte de sable mouvant mais avec de la tourbe). On y retrouve pas mal de Canard d'Eaton, un cousin de notre Canard pilet, plus petit, moins coloré et au chant plus faible.
Après avoir réussi a contourner ces tourbières et lacs, on tombe sur des immensités désertiques : cailloux et mousses a perte de vue, on se sent tout petit au milieu de nulle part.
Puis nous sommes arrivés aux rives de la rivière du Château. Étant assez en amont de la rivière, elle est peu profonde essentiellement faite de radiers et de grosses pierres. Une fois sur place (google earth : 49°18'20,51"S 70°10'302,43"E), nous étions inutile pour le prélèvement : place aux cannes a pêche. On m'avait dis : les truites il y en a plein et elles sont faciles à prendre... bah on m'avait pas menti ! Malheureusement nous étions trop en amont de la rivière pour la saison où nous sommes, on n'a donc pris que des toutes petites, entre 15 et 25 cm. A chaque lancé de cuiller, on a une attaque, c'est assez incroyable. Il parait que les grosses (80 cm voir +) sont tout aussi facile à attraper, la différence doit se faire dans le combat...
Puis retour sur base avec un petit vent de dos qui nous poussait tellement fort qu'on en perdait l'équilibre.
Au programme cet aprem : récupération des bottes fourni par les TAAF, mise en touque de la bouffe et préparation du sac pour les 10 jours a Mayes, visite médical, réunion IPEV.
Demain, départ chaland a 9h, arrivée sur Mayes vers midi.
a+
Tom (le 22/11)
Hier, sortie à la rivière du Château pour un prélèvement d'eau. L'équipe est formée de 4 personnes : Alexie (chef de mission), Thierry (artisan qui bosse sur une antenne jusqu'à OP4), Kevin et moi même. La météo est belle, vent de face à l'aller mais pas trop fort, puis fort mais de dos au retour en fin d'aprem, température douce (8-9°).
A Kerguelen, la plupart du temps il n'existe pas de sentier, quand on se rend quelque part, on file droit. Au départ de PAF direction NO, on trouve une belle zone humide où il est difficile et dangereux de progresser : on risque de tomber dans une souille (sorte de sable mouvant mais avec de la tourbe). On y retrouve pas mal de Canard d'Eaton, un cousin de notre Canard pilet, plus petit, moins coloré et au chant plus faible.
Après avoir réussi a contourner ces tourbières et lacs, on tombe sur des immensités désertiques : cailloux et mousses a perte de vue, on se sent tout petit au milieu de nulle part.
Puis nous sommes arrivés aux rives de la rivière du Château. Étant assez en amont de la rivière, elle est peu profonde essentiellement faite de radiers et de grosses pierres. Une fois sur place (google earth : 49°18'20,51"S 70°10'302,43"E), nous étions inutile pour le prélèvement : place aux cannes a pêche. On m'avait dis : les truites il y en a plein et elles sont faciles à prendre... bah on m'avait pas menti ! Malheureusement nous étions trop en amont de la rivière pour la saison où nous sommes, on n'a donc pris que des toutes petites, entre 15 et 25 cm. A chaque lancé de cuiller, on a une attaque, c'est assez incroyable. Il parait que les grosses (80 cm voir +) sont tout aussi facile à attraper, la différence doit se faire dans le combat...
Puis retour sur base avec un petit vent de dos qui nous poussait tellement fort qu'on en perdait l'équilibre.
Au programme cet aprem : récupération des bottes fourni par les TAAF, mise en touque de la bouffe et préparation du sac pour les 10 jours a Mayes, visite médical, réunion IPEV.
Demain, départ chaland a 9h, arrivée sur Mayes vers midi.
a+
Tom (le 22/11)
dimanche 21 novembre 2010
Ker en images
Les photos de l'arrivée à Ker :
Arrivée sur Kerguelen par la pointe NO. Au milieu, l'arche vue de coté.
Moi devant la mythique arche de Kerguelen, qui ne se résume plus qu'à 2 colonnes verticales depuis qu'elle s'est effondrée entre 1909 et 1913.
L'arche de Ker
Juste derrière, un peu plus loin : le Cañon des Sourcils Noirs. Nous sommes restés ici 2h, le temps pour l'hélico d'alimenter la cabane de Sourcils Noirs. Nous y avons la première manip fin décembre.
PAF vue depuis l'Ouest, de l'autre coté de la crique.
Skua sur oeuf, éléphant de mer qui glande, et derrière, le Golfe les massifs montagneux de la péninsule Ronarc'h.
J'ai beau chercher dans la bonne direction, je ne vois ni la maison, ni Tonio !
A cette époque de l'année, les jeunes éléphants de mer sont les derniers a trainer sur la côte, la plupart des adultes sont partis. On les appelle les bonbons, en référence aux Orques, qui les gobent comme des Kinder chocobon !
Les algues qui semblent danser dans la houle.
Si ca fonctionne en métropole, ca fonctionne aussi a Ker. Seul problème, c'est que j'ai du me reculer, j'étais trop près !
Et voila le résultat : contre jour, appareil sale, et les oiseaux sont tellement nombreux et pas peureux, que la photo en jumelloscopie perd tout intérêt.
Arrivée sur Kerguelen par la pointe NO. Au milieu, l'arche vue de coté.
Moi devant la mythique arche de Kerguelen, qui ne se résume plus qu'à 2 colonnes verticales depuis qu'elle s'est effondrée entre 1909 et 1913.
L'arche de Ker
Juste derrière, un peu plus loin : le Cañon des Sourcils Noirs. Nous sommes restés ici 2h, le temps pour l'hélico d'alimenter la cabane de Sourcils Noirs. Nous y avons la première manip fin décembre.
PAF vue depuis l'Ouest, de l'autre coté de la crique.
Skua sur oeuf, éléphant de mer qui glande, et derrière, le Golfe les massifs montagneux de la péninsule Ronarc'h.
J'ai beau chercher dans la bonne direction, je ne vois ni la maison, ni Tonio !
A cette époque de l'année, les jeunes éléphants de mer sont les derniers a trainer sur la côte, la plupart des adultes sont partis. On les appelle les bonbons, en référence aux Orques, qui les gobent comme des Kinder chocobon !
Les algues qui semblent danser dans la houle.
Si ca fonctionne en métropole, ca fonctionne aussi a Ker. Seul problème, c'est que j'ai du me reculer, j'étais trop près !
Et voila le résultat : contre jour, appareil sale, et les oiseaux sont tellement nombreux et pas peureux, que la photo en jumelloscopie perd tout intérêt.
mercredi 17 novembre 2010
eeettt PAF !
Et voila, bien arrivé à PAF depuis hier 11h Ker.
Arrivés hier matin devant PAF, nous avons dû attendre une accalmie (vent à 40-45 nœuds (NdT:75-83km/h)) pour les manips hélicos, ce qui a retardé mon débarquement de 1 ou 2h par rapport à l'horaire prévu initialement.
Si le débarquement à Crozet (parce que, oui, j'ai débarqué a Crozet, je pensais vous l'avoir dis ça? ) a été émouvant et fort, ce n'était que le plaisir de la découverte d'un lieu mythique. Mais le débarquement à Ker, popopopop... J'étais sur un nuage pendant toute la journée, impossible de retomber ! J'en ai tant entendu parlé, j'en ai tant parlé, j'attends ça depuis un petit moment maintenant.
La base est assez grande, on dirait une petite ville avec ses lampadaires, ses routes, ses voitures, pas mal de bâtiments et tout un petit monde qui s'affaire à ce que le débarquement du Marion se passe le mieux possible. Le Marion reste 6 jours à Ker, entre l'alimentation en gasoil (700 m3), l'alimentation des cabanes, la bouffe et le matos pour PAF... ah et le plus important a débarquer : nous :-)
Les premiers éléphants de mer sont directement sur la base, quelques Skuas et les Goélands dominicains sont à PAF ce que sont les Goélands argentés à Brest, sauf que quand tu passes à 2 mètres, ils bougent pas. Dernier piaf qui fréquente la base : le Canard d'Eaton. Voir des canards voler tous les jours fait plaisir, et du p'tit pilet en plus ! Bref je m'écarte de mon histoire la...
A la sortie de l'hélico, Kevin et moi avons été accueillis par nos prédécesseurs, Pierrick et Alexis. Le matin, quartier libre sur base, l'occasion de pouvoir passer du temps à regarder les bonbons (NdT : bébés Eléphant de mer) de plus près. L'aprem, visite de la base qui à été poussée jusqu'à l'Anse des Pachas. Nous avons une manip demain à cet endroit pour équiper une femelle d'Eléphant de mer avant qu'elle ne reparte en mer.
Le soir, ce fut l'occasion de passer la première soirée à Totoche, éh oui comme Totoche de Loire, mais là, c'est le bar de la base. La soirée fut vite abrégée, tant d'émotion fatigue et j'avais hâte de me réveiller le lendemain en me disant : "merde oui, je suis bien à Kerguelen!!!!!!"
Aujourd'hui, on a aidé au dépotage des caisses de bouffe, puis une p'tite balade avant midi, et l'aprem je suis reparti a l'Anse des Pachas. J'ai appris entre les 2 qu'il y avait une manchotière de papous et une colonie de cormo juste après, et je ne l'avais même pas vu. J'ai pu voir mes premiers poussins (gros a cette période) de Manchots papous.
Pour le coté vie sur base, l'hébergement est assez moyen, on a des chambres provisoires en attendant que nos prédécesseurs se barrent (en mars), c'est pas top, mais c'est pas grave. Pour la bouffe, c'est une salle commune, service au plat ou buffet, c'est sympa ; la présence du Marion n'y est sûrement pas pour rien, on bouffe bien, pour le moment...
Pour l'environnement, la base se situe au bord de l'eau, en face, le Golfe du Morbihan, ponctué de ses îles. Derrière la base, la Péninsule Courbet, plate et désertique, c'est impressionnant. De grands bancs d'algues bordent la côte, ce sont des grands ruban qui semblent danser avec la houle. De l'autre coté du golfe et à l'ouest, on voit les massifs montagneux, blanc de neige. Mais à part les routes, le sol de la base c'est soit de la mousse ou autre végétaux ras, soit de la roche volcanique.
Niveau climat, pas de surprise, entre 4 et 6°, pas mal de vent, et les nuage vont très vite. Aujourd'hui on a eu en permanence une alternance improbable à St-Loup : alternance de soleil et ciel bleu et de tempête de neige, qui tombe à l'horizontale et fouette les joues et les yeux tellement fort qu'on ne peut plus regarder devant soi. Mais c'est le printemps, il fait beau la :-)
Le paysage est incroyable, j'en prends plein la gueule, j'ai envie de m'évader pour tout voir.
J'ai hâte de commencer ma première manip piaf, ce sera mardi prochain, à Mayes.
Tom, le 17/11
Arrivés hier matin devant PAF, nous avons dû attendre une accalmie (vent à 40-45 nœuds (NdT:75-83km/h)) pour les manips hélicos, ce qui a retardé mon débarquement de 1 ou 2h par rapport à l'horaire prévu initialement.
Si le débarquement à Crozet (parce que, oui, j'ai débarqué a Crozet, je pensais vous l'avoir dis ça? ) a été émouvant et fort, ce n'était que le plaisir de la découverte d'un lieu mythique. Mais le débarquement à Ker, popopopop... J'étais sur un nuage pendant toute la journée, impossible de retomber ! J'en ai tant entendu parlé, j'en ai tant parlé, j'attends ça depuis un petit moment maintenant.
La base est assez grande, on dirait une petite ville avec ses lampadaires, ses routes, ses voitures, pas mal de bâtiments et tout un petit monde qui s'affaire à ce que le débarquement du Marion se passe le mieux possible. Le Marion reste 6 jours à Ker, entre l'alimentation en gasoil (700 m3), l'alimentation des cabanes, la bouffe et le matos pour PAF... ah et le plus important a débarquer : nous :-)
Les premiers éléphants de mer sont directement sur la base, quelques Skuas et les Goélands dominicains sont à PAF ce que sont les Goélands argentés à Brest, sauf que quand tu passes à 2 mètres, ils bougent pas. Dernier piaf qui fréquente la base : le Canard d'Eaton. Voir des canards voler tous les jours fait plaisir, et du p'tit pilet en plus ! Bref je m'écarte de mon histoire la...
A la sortie de l'hélico, Kevin et moi avons été accueillis par nos prédécesseurs, Pierrick et Alexis. Le matin, quartier libre sur base, l'occasion de pouvoir passer du temps à regarder les bonbons (NdT : bébés Eléphant de mer) de plus près. L'aprem, visite de la base qui à été poussée jusqu'à l'Anse des Pachas. Nous avons une manip demain à cet endroit pour équiper une femelle d'Eléphant de mer avant qu'elle ne reparte en mer.
Le soir, ce fut l'occasion de passer la première soirée à Totoche, éh oui comme Totoche de Loire, mais là, c'est le bar de la base. La soirée fut vite abrégée, tant d'émotion fatigue et j'avais hâte de me réveiller le lendemain en me disant : "merde oui, je suis bien à Kerguelen!!!!!!"
Aujourd'hui, on a aidé au dépotage des caisses de bouffe, puis une p'tite balade avant midi, et l'aprem je suis reparti a l'Anse des Pachas. J'ai appris entre les 2 qu'il y avait une manchotière de papous et une colonie de cormo juste après, et je ne l'avais même pas vu. J'ai pu voir mes premiers poussins (gros a cette période) de Manchots papous.
Pour le coté vie sur base, l'hébergement est assez moyen, on a des chambres provisoires en attendant que nos prédécesseurs se barrent (en mars), c'est pas top, mais c'est pas grave. Pour la bouffe, c'est une salle commune, service au plat ou buffet, c'est sympa ; la présence du Marion n'y est sûrement pas pour rien, on bouffe bien, pour le moment...
Pour l'environnement, la base se situe au bord de l'eau, en face, le Golfe du Morbihan, ponctué de ses îles. Derrière la base, la Péninsule Courbet, plate et désertique, c'est impressionnant. De grands bancs d'algues bordent la côte, ce sont des grands ruban qui semblent danser avec la houle. De l'autre coté du golfe et à l'ouest, on voit les massifs montagneux, blanc de neige. Mais à part les routes, le sol de la base c'est soit de la mousse ou autre végétaux ras, soit de la roche volcanique.
Niveau climat, pas de surprise, entre 4 et 6°, pas mal de vent, et les nuage vont très vite. Aujourd'hui on a eu en permanence une alternance improbable à St-Loup : alternance de soleil et ciel bleu et de tempête de neige, qui tombe à l'horizontale et fouette les joues et les yeux tellement fort qu'on ne peut plus regarder devant soi. Mais c'est le printemps, il fait beau la :-)
Le paysage est incroyable, j'en prends plein la gueule, j'ai envie de m'évader pour tout voir.
J'ai hâte de commencer ma première manip piaf, ce sera mardi prochain, à Mayes.
Tom, le 17/11
lundi 15 novembre 2010
Ker en vue !
Le temps passe si vite ici, c'est le début d'un long rêve.
L'escale à Crozet fut pleine d'émotion lors de la découverte de la manchotière et des premiers poussins de Grand Albatros. Et à 15h aujourd'hui, nous étions en vue des Iles Nuageuses, tout au nord ouest de l'archipel des Kerguelen !!! Ouah, là ça calme : ému, un frisson m'a parcouru le dos... L'émotion était tout de même bien aidée par une température de 4°C et un vent de 30 nœuds (NdT: 56km/h).
Puis nous nous sommes approchés à quelques centaines de mètres de l'Arche dans la Baie aux Oiseaux, je n'ai pas de mots pour vous décrire mon ressenti. Après tant de route, Kerguelen est là. Magnifique et gigantesque.
Depuis, nous longeons la côte par le nord, nous serons demain à 4h au niveau du Cañon des Sourcils Noirs pour 2h de manip hélico, puis débarquement à PAF (NdT: Port-aux-Français) en fin de matinée. Je ne rembarquerai pas sur le Marion avant longtemps.
A bientôt de Kerguelen,
Tom, le 15/11
L'escale à Crozet fut pleine d'émotion lors de la découverte de la manchotière et des premiers poussins de Grand Albatros. Et à 15h aujourd'hui, nous étions en vue des Iles Nuageuses, tout au nord ouest de l'archipel des Kerguelen !!! Ouah, là ça calme : ému, un frisson m'a parcouru le dos... L'émotion était tout de même bien aidée par une température de 4°C et un vent de 30 nœuds (NdT: 56km/h).
Puis nous nous sommes approchés à quelques centaines de mètres de l'Arche dans la Baie aux Oiseaux, je n'ai pas de mots pour vous décrire mon ressenti. Après tant de route, Kerguelen est là. Magnifique et gigantesque.
Depuis, nous longeons la côte par le nord, nous serons demain à 4h au niveau du Cañon des Sourcils Noirs pour 2h de manip hélico, puis débarquement à PAF (NdT: Port-aux-Français) en fin de matinée. Je ne rembarquerai pas sur le Marion avant longtemps.
A bientôt de Kerguelen,
Tom, le 15/11
samedi 13 novembre 2010
Crozet en images
La base Alfred Faure sur l'île de la Possession à Crozet (vu d'hélicoptère)
La manchotière de Crozet vue de la route qui y descend depuis la base (15min de marche)
La même, de plus près, en marron, ce sont les poussins
Le Marion au mouillage dans la baie du marin, au large de la base Alfred Faure, Vue de la manchotière.
Étudié depuis longtemps, on trouve au beau milieu de la manchotière, des bâtiments scientifiques. C'est la que Marguerite va passer sa campagne d'été.
Un skua, ni digi, ni jumelle, ni même de zoom, juste l'appareil photo a 15 cm de sa tête.
Skua, baie du Marin, Marion-Dufresne...
Paysage
Poussin d'albatros hurleur qui attend sagement le retour de ses parents pour se faire une ventrée.
La végétation est rase, mais très dense, on croirait marcher sur des coussins.
Le bâtiment principal de la base de Crozet, avec vue sur l'ile de l'Est. Toute l'année, les "crozetiens" voient cette île, classée en réserve intégrale, et jamais ils ne pourront y aller, à leur grand désespoir.
Photo prise depuis un paquebot de la Corsica en quittant l'île de beauté.... ou peut-être depuis le Marion-Dufresne en quittant Crozet, mais personne ne voudra me croire, vu qu'à Crozet, il pleut tout le temps !
Dernière vue sur Crozet et sa base.
Le Marion en approche de l'île de l'Est. Les nuages sont un peu denses sur ce côté-là ; heureusement, ça s'est un peu dégagé...
Ile de l'Est
Ile de l'Est
Ile de l'Est.
Il faut savoir que cette île n'a été explorée que quelques rares fois, sinon elle est laissée vierge de tout impact humain. Le vent soufflait assez fort, l'île de l'Est était là, à quelques centaines de mètres, des milliers de prions survolaient la surface de l'océan. Nous étions sur le Marion-Dufresne au large de cette île préservée, en direction de Kerguelen et nous partions de Crozet. C'est vraiment difficile de faire passer juste avec des mails et des photos toutes les émotions que j'ai pu avoir depuis que je suis parti, mais c'est comme dans un rêve... en mieux.
Je réduis beaucoup la qualité des photos pour qu'elles passent tranquille par mail, mais j'attire votre attention sur les petits points blancs en surface, il y a les vagues mais surtout des prions, des prions par milliers tout autour du bateau lorsque nous étions au large de l'ile de l'Est. On aurait dis des insectes, et bien sur d'autres oiseaux : albatros, pétrels....
Dernière vue sur l'île de l'Est, j'espère vous avoir fait partager ce que j'ai vécu à la vue de cette île mythique.
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