jeudi 3 février 2011

Rat' et houle...

Nous sommes partis dimanche midi vers Ratmanoff. Le transit peut se faire via la côte en passant par la pointe Morne (8 à 9 heures de marche) ou directement en travers où il n'y a rien et où c'est chiant en 5 heures. Nous sommes passés en travers : Pierrick, Alexis, Kéké, Yannis (le bibou) et moi.


Le transit commence après 20 minutes de marche par la traversée de la Rivière Château. Si les niveaux d'eau sont extrêmement bas en ce moment, il a bien plu ce matin là, la rivière est bien gonflée, on remplit les bottes aussitôt. La traversée des Rivière Norvégienne et Albatros sont faciles, ce sont de petites rivières.
On file direct sur Estacade puis on remonte sur Ratmanoff pour que je puisse découvrir de la meilleure des façons l'immense colonie de Manchots royaux de Ratmanoff.
Entre PAF et Estacade, c'est plat, et il y a rien d'autres que des souilles et des lacs qui nous empêchent de faire une ligne droite, un rare Skua de temps en temps, des Canards d'Eaton et quelques malheureux Goélands.
Arrivée à Estacade (après 5h de marche), on voit les premiers Manchots royaux, et ce qu'il reste des colonies de Manchots papou. Quelques éléphants finissent de muer, quelques otaries trainent par ci par là. On marche sur la plage, plein nord direction Ratmanoff. Le soir arrivant, la température se rafraichit (on avait 16° à notre départ !!), la lumière basse du soleil du soir donne des perspectives superbes sur les rouleaux qui déferlent sur la plage de sable noir. C'est à ce moment là qu'une petite Océanite de Wilson vient nous passer à coté frôlant la cime des vagues, ça reste décidément un des oiseaux qui me fait le plus rêver ici. Les Manchots royaux sont de plus en plus nombreux, et se dirigent pour la plupart dans la même direction que nous : la colonie de Ratmanoff. Les manchots arrivent souvent sur la plage assez loin de la colonie et ce sont des files de manchots qui marche tranquillement sur la plage, alors qu'en 2 coups d'ailerons dans l'eau ils seraient arrivés. A croire qu'ils ont le temps, ils se promènent.
Il y a 45 minutes de marche entre Estacade et la Cabane Guetteur de Ratmanoff, et les effectifs de manchots ne cessent d'augmenter. Puis on finit par apercevoir la cabane, rouge pétant, perchée en haut de la plage. On monte vers la cabane et on découvre doucement la colonie qui apparait derrière, la plage disparait, d'un seul coup à 80m de la cabane pour laisser place à une mer de manchots. La colonie est énoooorme, gigantesque, ça parait improbable ! Des milliers, des dizaines de milliers de manchots sont la, sur œuf ou sur poussin, côte à côte étalés sur 2 ou 3 km de plage. Il parait qu'il y en a entre 80 000 et 100 000 couples nicheurs. Après cette petite promenade depuis PAF, on s'assoit sur le marchepied, et on regarde devant soi, bouche bée. Impressionné. On se sent tout petit devant l'immensité de la colonie. Même Pierrick et Alexis, qui ont vus la colonie plus de 10 fois, restent émerveillés de la redécouvrir encore.
Durant les 2 jours suivant nous avons équipés les manchots de différents instruments. Kevin n'a plus qu'à attendre qu'il reviennent pour les déséquiper, puis en rééquiper d'autres, puis les attendre, les déséquiper, ce qui le fera rentrer le 3 mars à PAF.
Il n'est pas difficile de les attraper, c'est pas très rapide sur terre, mais par contre, ce qui surprend, c'est la puissance qu'ils ont dans les ailerons. Il vaut mieux éviter de se prendre un coup sur les doigts, ca pourrait faire très mal. Le bec est assez pointu mais il ne cherchent pas à mordre, et c'est tant mieux.

Après un petit coup de pêche infructueux à la Rivière Manchot à cause des niveaux d'eau trop faible, retour sur PAF le mercredi 2 via Morne, c'est vrai que le transit est plus sympa, plus agréable, même si plus long.
Le soir c'est la soirée de départ de la Curieuse, les membres de l'équipage sont descendus, bonne soirée à totoch [NdT: le bar de PAF], coucher tard, lever très difficile à 7h40 pour prendre le chaland à 7h45 direction Mayes.
Météo annoncée : 45 nœuds [~83km/h] de vent avec des rafales a 60 nœuds [~111km/h]. Départ à l'heure prévue. Après 10 minutes de navigation, surchauffe du moteur bâbord, il ne nous reste plus que tribord. Le vent se lève, nous avons un grand tour à faire (départ à 8h00, dépose à Mayes à 14h50), ça parait compliqué. Après 30 ou 40 minutes, Denis , le bosco, décide de faire demi-tour. Le Golfe se forme, le vent souffle à 45 nœuds quelques rafales à plus de 55. Difficile de manœuvrer le chaland avec un seul moteur, les trous de 2 mètres empêchent de revenir droit au port, nous sommes obligés d'aller longer la côte pour pouvoir rentrer. Le chaland lutte difficilement à 3 nœuds dans les vagues et le vent. Ça brasse pas mal, mais on finit par rentrer.
Le chaland a été réparé dans l'après-midi par Gilles, le mécano chaland. Merci Gillou. Départ pour Mayes demain à 8h00.

La Curieuse annonce son départ vers 16h, on se rend à la cale pour dire au revoir à Ismael (thésard sur les manchots) et Jean-Louis Chapuis (un chercheur du muséum). Quelques allers et venus du zodiac, je traine par là et hop, je trouve une place et me voila parti sur le zodiac direction la Curieuse !! Quel pied! Je suis trop content d'avoir pu découvrir ce bateau mythique des Kerguelen, j'ai eu droit à une visite express, on partage un dernier verre de vin avec les membres de l'équipage (du Chinon plutôt bon). On a trainé une petite heure sur le bateau, c'est vraiment quelque chose qui m'a fait plaisir d'avoir passé du temps sur ce bateau. Et nous voila parti, on laisse la Cucu partir, un dernier au revoir depuis Notre-Dame des Vents avec des fusées de détresse et à l'année prochaine la Cucu !

A bientôt
Tom

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